Toute habitation doit être reliée à un système d’assainissement public (tout-à-l’égout) ou à un système d’assainissement non collectif (ANC). En effet, tout propriétaire qui cherche à construire un logement sur un terrain non relié au réseau public doit alors bien se renseigner sur les diverses solutions d’assainissement individuel ou autonome.
Vous vous trouvez un peu perdu et vous ne savez pas quel système choisir ? Nos experts vous disent tout !
L’assainissement non collectif désigne les solutions de collecte et de gestion des eaux usées domestiques (transport, traitement, évacuation) lorsque la maison n’est pas liée à un réseau collectif de tout-à-l’égout. 15 à 20 % de la population française est concernée. Ce type d’assainissement est, par ailleurs, strictement et rigoureusement encadré par les pouvoirs publics. En effet, une installation non conforme aux normes et réglementations présente de multiples risques sanitaires et environnementaux. C’est pour cette raison que tout projet d’installation de système ANC doit répondre à un cahier des charges rigoureux. Ainsi, il vous faudra :
Notez bien !
Il faut distinguer entre fosse septique et fosse toutes eaux. La fosse septique était destinée, à l’origine, seulement au traitement des eaux vannes, les eaux « noires » issues des toilettes. Certes, son utilisation est tolérée dans les habitations qui en possèdent déjà une, cependant, son installation est interdite depuis 2009. En effet, elle a été remplacée par la fosse toutes eaux. Cette dernière est en mesure de recevoir l’ensemble des eaux usées ménagères : les eaux grises et les eaux vannes. Par ailleurs, nous rappelons que l’eau de pluie n’est jamais dirigée vers un dispositif d’assainissement individuel.
En France, relier les logements à un réseau d’assainissement est obligatoire. Si cela est possible, relier la maison au tout-à-l’égout (système d’assainissement collectif) sera un choix par défaut.
Toutefois, si le logement ne se trouve pas dans une zone d’assainissement public, il faut forcément le relier à un système d’assainissement individuel.
Remarque :
L’installation d’un système d’assainissement non collectif doit absolument se faire selon le plan local d’urbanisme et répondre au plan d’occupation des sols.
Il y a, aujourd’hui, plusieurs procédés d’assainissement non collectif pour une maison ou un immeuble (la classique fosse septique, la micro station d’épuration, le filtre compact, le lit d’épandage…). A cet effet, il faut bien réfléchir avant de choisir et il faut comprendre que la question « quel système d’assainissement individuel choisir ? » n’a pas de réponse commune et universelle… En effet, chaque terrain peut nécessiter, selon ses propriétés, un système spécifique.
Avant de faire installer un système d’assainissement, il faut se poser les bonnes questions. En effet, le choix d’un système d’assainissement individuel dépend de plusieurs critères :
Le dimensionnement du système d’assainissement non collectif dépend, d’abord, de la taille de votre habitation, et, particulièrement, du nombre de pièces principales. En ajout, il faut prendre en considération l’occupation de votre maison durant l’année. Tous les systèmes d’assainissement non collectif ne seront pas adaptés à votre résidence secondaire ! Par exemple, les micro-stations d’épuration nécessitent de l’électricité pour fonctionner et une utilisation régulière.
D’autre part, le choix du système dépend de la surface dont vous disposez. Par exemple, si vous avez moins de 100 m2 de surface extérieure, il sera inutile de penser à une filière traditionnelle. Rappelons aussi que la filière doit être posée à plus de 35 m d’un captage d’eau. L’épandage ne doit pas être situé, également, à moins de 5 m du logement et à moins de 3 m des limites de propriété. En outre, soulignons que la parcelle qui est utilisée par votre dispositif ne sera plus carrossable.
La nature de votre sol et sa perméabilité seront également des éléments à prendre en considération. Sachez, par exemple, qu’un sol au faible coefficient de perméabilité ou à tendance argileux n’est pas compatible avec une filière traditionnelle à tranchées d’épandage. En ajout, comme nous l’avons déjà mentionné, il ne faut pas se lancer dans les travaux d’installation d’assainissement sans avoir contacté le SPANC au préalable, particulièrement, si votre habitation est située en zone sensible (à titre illustratif, à proximité d’une source d’eau potable ou d’un lieu de baignade).
Les coûts de la pose, de l’entretien et de la maintenance diffèrent en fonction des systèmes disponibles. Par exemple, certains dispositifs peuvent être coûteux à l’achat, mais nécessitent très peu d’investissements par la suite. Aussi, les travaux d’installation peuvent être plus ou moins coûteux selon la configuration de votre terrain.
Sachez, par ailleurs, que plusieurs organismes peuvent vous aider à financer vos travaux. Nous citons, par exemple, l’ANAH, la CAF, le prêt à taux 0, l’Agence de l’eau…
Comme on l’a déjà mentionné, il y a plusieurs solutions d’assainissement non collectif pour les particuliers. Alors, il faut toujours bien se renseigner sur la mise en place, la maintenance et le coût du système.
De manière générale, on peut diviser les solutions en deux groupes : la filière traditionnelle et la filière agrée.
La filière traditionnelle renvoie à la pose d’une fosse toutes eaux. C’est un système « par défaut » qui est très utilisé et qui est souvent installé dès lors que la taille du terrain le permet.
On apprécie la fosse toutes eaux pour son efficacité épuratoire. Elle se compose, de manière générale, de deux éléments : la fosse toutes eaux et le sol de savamment. Le premier assure le prétraitement et le second assure le traitement final.
Aujourd’hui, ce système est obligatoire et assure les rôles qui étaient réservés auparavant au bac dégraisseur et à la fosse septique.
Par ailleurs, la fosse toutes eaux présente des particularités. En effet, elle est en mesure de recevoir toutes les eaux usées d’une habitation. Mettre en place un bac dégraisseur est particulièrement intéressant s’il existe une distance de 10 mètres entre la fosse et le logement.
En outre, les déchets sont séparés dans la fosse toutes eaux par décantation. L’écume est formée à la surface au stade le plus léger. Ce sont des produits ménagers qui ont un poids inférieur à celui de l’eau. Quant aux boues, elles s’amassent au fond. Alors, il ne reste plus que le liquide dénué de ses composants toxiques. Ce dernier sera traité dans les filtres se trouvant en aval.
Elle renvoie, de manière générale, aux systèmes qui se greffent à la filière traditionnelle. Parmi les types de filières agréées, les plus récurrents sont les micro-stations d’épuration, les filtres compacts et les filtres plantés.
La micro-station d’épuration est très avantageuse. En effet, c’est un dispositif compact qui ne nécessite pas la pose d’une fosse toutes eaux. A cet effet, il assure simultanément le prétraitement et le traitement final des eaux usées domestiques. La micro-station traite les eaux usées domestiques avant de les déverser dans le milieu naturel.
Toutefois, elle ne convient pas aux résidences secondaires, soit, aux habitats non permanents. Par ailleurs, elle est dépendante en électricité. Par conséquent, en cas de coupure d’alimentation, le système d’assainissement s’arrête immédiatement.
Dans le cas d’une micro-station, l’épuration se fait suivant le principe de dégradation aérobie de la pollution, soit, par des micro-organismes.
Selon la technique de culture des bactéries, on trouve deux principales catégories de micro-stations :
Ces systèmes d’assainissement non collectif se trouvent être écologiques. Comme la micro-station d’épuration, les filtres plantés n’exigent pas l’installation d’une fosse toutes eaux.
Le modèle le plus réputé est celui qui réunit deux bassins où des espèces végétales se trouvent fixées. Elles sont caractérisées par le développement de leur système racinaire.
Le premier bassin, constitué de roseaux, réalise le prétraitement de l’eau. Avant qu’elle parvienne au second bassin, celle-ci est filtrée sur un lit de graviers étanche, et ce, à la verticale. Néanmoins, le traitement de l’eau se fait selon un axe horizontal lorsqu’elle est dans le second bassin. Certes, la fosse toutes eaux n’est pas primordiale avec cette configuration, toutefois, mettre en place une grille se trouve nécessaire. Cela permet, en effet, d’éviter l’accès des déchets dans les bassins.
Le mode de fonctionnement des filtres compacts ressemble à celui des filtres à sable (filière traditionnelle). La seule différence est au niveau de leur prix ainsi que leurs dimensions. En effet, ils se trouvent moins chers et mieux adaptés aux terrains de petite envergure.
Par ailleurs, les filtres compacts reprenant certaines spécificités des micro-stations :
Notez bien !
La fosse toutes eaux peut être intégrée au filtre compact ou séparée.
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